SNCB. Halte à la casse du service et à la surcharge de travail!

Des investissements massifs dans les transports publics : pour plus de personnel et plus de moyens!

Augmentation de la productivité, flexibilisation du travail, remise en cause du statut des cheminots: la direction joue la provocation depuis des mois et tente aujourd’hui d’obtenir gain de cause. Sous couvert de ‘modernisation’ et de ‘digitalisation’, une nouvelle série de réformes se met en place et poursuit la casse du service.

Le plan ‘présence dans les gares’, rebaptisé à juste titre ‘absence dans les gares’ par les syndicats, entraînera de nouvelles réductions drastiques du personnel et du service aux passagers. La direction veut aussi de plus en plus recourir au travail contractuel. Le personnel concerné par cette réforme devra travailler de manière encore plus flexible, sans lieu de travail fixe.

Le plan supplémentaire, qui vise à réduire de moitié le temps de préparation des chefs de train, n’a qu’un seul objectif: augmenter la productivité. Conséquence? La charge de travail, déjà insoutenable, augmente encore! Ces mesures sont prises par un bataillon de consultants dont le nombre et les coûts ont explosé ces dernières années, alors que le manque de moyen s’aggrave.

Ce système est pourri! Foutons dehors ce management parasitaire!

Le fait que la SNCB reste un service public jusqu’en 2032 n’a pas changé l’attitude de ses dirigeants. Formés dans des multinationales et nourris de recettes néolibérales, issus de bureaux de consultance comme McKinsey, ils dirigent notre service public de manière autoritaire et cynique.

Aux guichets, par exemple, la direction ne recrute plus que des contractuels depuis des années. Contrats précaires, hyperflexibilité et arbitraire administratif y sont le lot quotidien. Les horaires de travail peuvent être modifiés jusqu’à 24 heures à l’avance. C’est une sorte de laboratoire où la direction teste jusqu’où elle peut aller dans la réduction de nos droits sociaux. En attendant, elle tente de l’étendre par la mise en place d’une nouvelle structure.

Ce management s’inscrit parfaitement dans une logique capitaliste où l’on nous gave de marketing alors que les emplois précaires deviennent la nouvelle norme afin d’augmenter les revenus des actionnaires privés. Comme avec la mise sous franchise dans le secteur de la distribution. Mais avant cela, il faut mobiliser encore plus de ressources de la collectivité pour développer les infrastructures. En bref, c’est nous qui payons, c’est eux qui empochent.

L’élite politique installe son management en véritable parasite des services publics. Mettons McKinsey à la porte, débarrassons-nous de ce management! La commercialisation entraîne une dégradation des conditions de travail et de la qualité du service. Nous connaissons les exemples de De Lijn et ceux de l’étranger (par exemple au Royaume-Uni, où la renationalisation du rail est populaire). Une première grève réussie les 8 et 9 novembre est une première étape essentielle pour les arrêter et lutter pour des investissements publics massifs, mais sous le contrôle des cheminots, des usagers et de la communauté.

Préparer une grève de 48 heures en décembre, prochaine étape d’un plan d’action crescendo !

En prévoyant quatre jours de grève, le front commun syndical passe à la vitesse supérieure. C’est avant tout la pénurie persistante de personnel et l’accumulation de problèmes qui l’explique. En ce sens, l’appel à un ‘dialogue social qualitatif’ est vague : nous ne voulons pas négocier la dégradation de nos droits !

Il reste un mois avant la prochaine grève de 48 heures des 6 et 7 décembre: c’est l’occasion de discuter collectivement de la suite du mouvement. Nous appelons à des réunions du personnel et à une campagne globale sur le lieu de travail afin d’impliquer encore plus de collègues. Mais aussi un plan visant à intégrer les voyageurs dans notre combat.

Il est possible d’élaborer un plan d’action crescendo, en escalade, qui non seulement gèle les projets de la direction, mais aussi annule la casse sociale décidée précédemment.

Les moyens ne manquent pas : le nombre de millionnaires en Belgique est passé de 107.000 en 2000 à 536.000 aujourd’hui. Ils ont thésaurisé les profits des décennies passées. Exigeons donc des mesures concrètes et offensives :

  • Pas touche au temps de préparation de service des accompagnateurs de train : plus de temps pour préparer le service et traiter toutes les informations !
  • Réduction de la charge de travail :
    • Réduction des jours de récupération et de congé en retard, sans perte de ces jours en raison du non-respect des délais.
    • Chaque membre du personnel doit disposer d’un lieu d’affectation de base (proche de son domicile)
    • Recrutement massif de personnel supplémentaire pour atteindre les niveaux de service actuels
    • Une semaine de 30 heures sans perte de salaire avec embauche compensatoire pour un équilibre structurel entre vie professionnelle et vie privée !
  • Une nomination statutaire pour toutes et tous, sans exception !
  • Suppression des bureaux de consultance parasites qui facilitent la casse sociale !
  • Pour un environnement de travail sécurisé : des investissements massifs dans les infrastructures et du personnel en suffisance pour assurer cette sécurité pour tous !
  • Augmentation de l’offre de trains pour répondre aux besoins de la société et à la crise climatique, grâce à des investissements publics massifs dans un système de transport public.
  • Inverser la commercialisation : internalisation des contrats externalisés !
  • Introduction immédiate d’une taxe sur les fortunes pour réaliser les investissements initiaux !

Même les fonds promis aux chemins de fer pour les 10 prochaines années pourraient être remis en cause par le prochain gouvernement. Et ce, sous la pression du FMI, qui recommande à la Belgique de réduire ses dépenses de 30 milliards en 5 ans ! Il faut aller chercher l’argent là où il est, mais aussi prendre davantage le contrôle de notre économie pour rendre impossible un tel chantage. La rupture avec le capitalisme peut se faire en nationalisant les secteurs clés de notre économie sous contrôle démocratique. Ainsi, nous pourrons réellement et définitivement nous libérer de leur arbitraire, et mettre l’économie au service de notre bien-être.

Militants pour le climat et cheminots : tous ensemble !

Une marche pour le climat aura lieu deux jours avant la prochaine grève. Nous proposons d’y participer avec nos délégations syndicales de cheminots et de former un bloc de travailleurs des transports publics (SNCB, TEC, STIB, De Lijn) dans la manifestation. Compte tenu de l’importance de l’augmentation des transports publics pour lutter contre le changement climatique, nous avons tout intérêt à nous mobiliser activement pour la marche pour le climat du 3 décembre.

En même temps, nous pouvons y appeler à des visites de solidarité à nos piquets et expliquer comment la direction et ce gouvernement sapent ce service public nécessaire. Moins de personnel sur les quais, des horaires beaucoup trop serrés et des trains retardés au moindre pépin: les projets de la direction menacent aussi la qualité du service pour les usagers !

Rebekka, militante pour le climat : Sauvez le climat en développant les transports publics !

« Les transports publics sont l’un des secteurs clés de la lutte contre le changement climatique. Les transports en Europe sont responsables d’un quart des émissions européennes, dont 72 % proviennent du transport routier (sans compter les émissions liées à la production automobile). Dans le cadre d’un plan de décarbonisation réaliste, le développement d’un réseau de transports publics gratuit et accessible est indispensable. En tant qu’activistes du climat, nous nous opposons au démantèlement et à la privatisation des transports publics et nous soutenons la lutte menée par le personnel de la SNCB.

« En Allemagne, la lutte commune du personnel ferroviaire et des militants pour le climat exige des investissements visant à doubler la capacité. Nous voulons lutter ensemble pour des transports publics gratuits et accessibles, où il ne peut être question de propriété privée. Nous exigeons des investissements dans le secteur pour de meilleures infrastructures, avec plus d’emplois «verts» et de meilleures conditions de travail. Nous pensons que cela n’est possible que si les travailleurs ont davantage leur mot à dire et plus de contrôle sur ce service public nécessaire. C’est pourquoi nous invitons les cheminots à la manifestation pour le climat du 3 décembre. »

#wirfahrenzusammen #onrouleensemble