La proposition B ne suffit pas. Option C: Organisons sérieusement la lutte !
Les grèves spontanées du 25 mai au 3 juin ont illustré l’ampleur de la colère des cheminots. Une mesure après l’autre est unilatéralement imposée par la direction sans que les syndicats ne ripostent suffisamment.
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Certains estiment que nous devons autant que possible sauver ce qui peut l’être grâce aux négociations. Mais seule la lutte paye ! A la suite des grèves spontanées, la direction a commencé à faire des concessions, bien que de façon minime. Une fois le souffle chaud de la grève disparu, elle a fait marche arrière à bien des égards et de nouveaux éléments sont même arrivés sur la table de négociation. Pensons à la proposition selon laquelle les nouvelles recrues à partir du 1er juillet obtiendraient seulement 20 jours de congé au lieu de 24.
Pendant les grèves spontanées, il n’y a eu que peu de mots d’ordre des directions syndicales pour efficacement organiser la lutte. Cette semaine, la communication n’a guère été améliorée. Alors que le personnel attend avec impatience des informations sur ce qui est négocié entre syndicats et direction, les fuites dans les médias parlent de toute une série de mesures allant de vagues compromis à de nouvelles attaques. Les sanctions seraient maintenues, sans être notifiées dans le dossier du personnel.
En fin de compte, il y a deux propositions sur table:
A: Supprimer le jour férié du 15 novembre et calculer les jours de crédit sur base des heures prestées l’année précédente
B: Supprimer le jour férié du 15 novembre, un jour férié extralégal tombant un samedi ou un dimanche et un jour de crédit par 28 journées de maladie
La proposition A est pire que celle d’origine. Mais la proposition B avec de petites concessions – obtenues par notre lutte spontanée – reste une attaque sur nos droits. Organiser sérieusement la lutte avec un plan de communication et de mobilisation adéquat pourrait arracher davantage, jusqu’à la suppression de la proposition de la direction en tant qu’étape vers le blocage complet du modèle d’économie sur le dos du personnel.
Ce jeudi 9 juin sont prévues diverses réunions de militants et assemblées générales de la CGSP/ACOD, mais pas partout. Jusqu’à présent, la CSC-Transcom n’organise généralement pas sa base. Les consultations et les discussions sont plus efficaces par le biais de réunions du personnel sur les lieux de travail ! Les directions syndicales ont presque laissé passer une semaine sans pleinement commencer la mobilisation. Et que dire des campagnes vers les usagers ? Il aurait au moins fallu utiliser cette semaine pour distribuer les tracts Trainopoly qui abordent brièvement plusieurs problèmes du rail !
Le modèle d’économies ne fonctionne pas. Les premiers rapports sur l’accident mortel du dimanche 5 juin mettent en cause l’absence du système TBL1 +, même après qu’un incident similaire soit survenu en 2008. Beaucoup de gens s’interrogent sur la sécurité à la SNCB.
Nous ne pouvons pas permettre à ce qui a spontanément commencé d’être maintenant décidé au-dessus de nos têtes. Nous ne feront pas valoir nos exigences dans le cadre de négociation imposées par la direction. Organiser la lutte, cela ne se fait pas dans les coulisses mais par l’implication des travailleurs et un plan de mobilisation. Pourquoi ne pas organiser des grèves hebdomadaires de 24 ou 48 heures accompagnées de réunions du personnel pour discuter de notre stratégie et de nos revendications pour les négociations?
Seuls, nous ne pourrons pas vaincre. Mais les cheminots ne sont pas seuls. C’est partout que la coupe est pleine : chez les agents pénitentiaires, dans les services communaux, chez les pompiers, parmi les magistrats,… Il faut entrer ensemble en action pour se débarrasser de ce gouvernement. Ce gouvernement doit être renversé, et avec lui l’austérité qui fait des ravages dans tous les secteurs en termes de service et de conditions de travail. Autour de revendications offensives, nous pouvons construire la solidarité et l’unité exigée pour parvenir à la victoire.
Je soutiens les mouvements de grève qui s »inscrivent dans la lutte contre toutes les mesures antisociale de ce gouvernement. Malgré les inconvénients des ces grèves pour un grand nombre -dont je suis- le gouvernement de Charles Michel est indigne, anti’social et agit de manière indécente. Il ne représente pas le peuple belge. Il n’agit pas pour l’intérêt du plus grand nombre mais pour une poignée de nantis.