Aux chemins de fer, la privatisation est préparée depuis longtemps déjà. Cet article n’aborde pas des cas flagrants et connus comme la vente d’ABX, l’ex-filiale de la SNCB spécialisée dans la livraison de petits colis, ou encore de Logistics, la filiale de transport de marchandises de la SNCB. Nous voulons parler ici des activités et contrats passés en douce à des sous-traitants.
Depuis longtemps les travaux d’infrastructure sont effectués par des firmes privées, dans le cas des travaux concernant la signalisation, les voies ferrées et les installations électriques par exemple. Plus récemment, la direction a rendu publique sa volonté de laisser la gestion des restaurants de la compagnie au secteur privé, ce qui a rencontré l’opposition des syndicats. Il est évident que toutes ces mesures attaquent les emplois statutaires. Les travailleurs des sous-traitants reviendront bien moins chers.
Les contrats publics engendrent une situation de concurrence interne. Une entreprise désireuse de recevoir un contrat essaye de baisser son prix au plus bas face à la concurrence. Cette course vers le bas instaure une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail, une spirale négative inhérente à l’idéologique de concurrence. Les patrons font tous pour remporter un contrat, y compris en recourant au service d’indépendants. Cela entraîne des situations où certains travailleurs n’ont plus de jours de repos sur le mois et doivent eux-mêmes payer leurs contributions sociales pour à peine bénéficier d’un salaire net en fin de mois.
Une chaîne se brise à son maillon le plus faible et les syndicats doivent aussi organiser la résistance des travailleurs les plus vulnérables. Ne rien faire et ne pas partir à l’action, cela équivaut à laisser cette chaîne nous étrangler. La meilleure manière de protéger l’emploi statutaire, c’est de lutter pour tous les cheminots, y compris pour le personnel des sous-traitants. Avec la grève de 24 heures des travailleurs d’Infrabel, le gestionnaire d’infrastructure du réseau ferroviaire belge, affiliés à la CGSP le 27 juin dernier, l’opportunité était présente d’aller chercher la solidarité du personnel du secteur privé. La grève aurait eu plus d’impact si eux aussi avaient rejoint la lutte avec leurs revendications.
Ensemble, on est plus fort!
Les commentaires sont fermés.