Chers collègues,
Cela ne suffira pas de refuser de travailler pour Logistics. Nous sommes remplacés par des contractuels où des conducteurs qui accepteront de signer. Logistics continue à intimider des conducteurs, c’est pourquoi nous sommes partis en grève jusque 32 heures à la fin août. Des négociations se sont ensuite produites à trois reprises.
A chaque reprise, nous avons clairement fait entendre que nous voulons continuer à rouler avec des trains de marchandises sous Technics, à nos conditions. Une mise à disposition à Logistics ne nous intéresse pas. La direction refuse de l’entendre et ne veut négocier qu’à propos de cette mise à disposition. C’est un dialogue de sourds.
Nous voulons…
- – Pas de représailles contre les grévistes.
- – Pas de proposition à la tête du client pour Anvers Nord. Il nous faut une solution pour tous les dépôts. Tous ensemble!
- – Une clé de répartition pour le trafic disponible avec maintien des dépôts et de l’emploi statutaire.
- – L’arrêt du recrutement de contractuels et des mises à disposition, l’arrêt des intimidations et du chantage, l’arrêt des menaces de perte de trafic et de suppression de postes.
- – L’emploi statutaire doit être la règle, dans le cadre du droit public, les fascicules 501 à 590 déterminent nos conditions de travail, pas le PC226.
- – L’arrêt du gaspillage des moyens publics : NON aux consultations externes (ces sept dernières années, 837 millions d’euros ont été perdus ainsi), NON aux projets immobiliers de prestige, nous voulons un chemin de fer transparent (aujourd’hui, il y a 114 filiales).
- – Nous exigeons le retour de nos locomotives (au nombre de 200, pour 415 millions d’euros). Elles ont étés payées avec l’argent du contribuable, elles appartiennent à la collectivité. Il est inacceptable qu’elles servent à remplir les déficits.
- – La réintroduction de la dotation publique concernant le fret, du moins pour le trafic diffus. Le gouvernement doit résolument opter pour le transport de marchandises par voie ferrée et ne plus avantager le transport routier. Comment espérer s’en prendre au problème de la mobilité autrement ?
- – La fin du manque de personnel à Freight Services. Aujourd’hui, la pression au travail augmente systématiquement. Il nous faut plus d’inspecteurs et d’agents de manoeuvres pour répartir le travail.
- – Un véritable travail pour, enfin, humaniser les prestations de service.
Nous soutenons la lutte contre la restructuration. Nous voulons une société de chemin de fer intégrée, avec un statut unique pour tous les cheminots. Le fret n’est que la première victime de la privatisation. Nous ne nous laisserons pas abattre et nous appelons à la grève générale des cheminots du 3 octobre 2012.
Nous obligerons la direction à accepter nos revendications. Les concessions minimales lors des négociations – pour le moment pas de prestation de 13 heures, le maintien de 89 postes cadres jusque fin 2013, la possibilité temporaire d’économies des salaires au lieu de prester plus de journées,… – confirment qu’il faut augmenter la pression. C’est ce que nous faisons maintenant, nous attaquons la direction là où ça lui fait du mal : à son portefeuille.
Logistics n’a pas l’éternité devant elle. Sa situation financière est désastreuse. Logistics est déjà en faillite dans les faits. Mais Logistics n’est pas une entreprise normale, la filiale est encore entièrement aux mains du Groupe SNCB. Avec la vente des locomotives et des terminaux qu’elle a reçus, Logistics ne fait que postposer la faillite imminente. Geert Pauwels ne doit pas essayer de nous en faire porter le chapeau. Nous n’avons jamais demandé de filiale de droit privé.
C’est dans ce contexte que DB Schenker s’incruste, instrumentalisant une situation qui semble désespérée. Si nous voulons contrer DB, il faut redonner une perspective au fret.
Si Logistics tombe en faillite, le transport routier ne sera pas en mesure de compenser. Quelque chose devra remplir le vide et un éventuel opérateur aura besoin de conducteurs. A ce moment-là non plus, nous ne serons pas à vendre. Ou nous sommes loués à nos conditions, où Technics reçoit une licence.
Quelles seraient les possibilités d’un transport de fret ferroviaire public au sein d’une structure intégrée de chemin de fer sous le contrôle du personnel et des usagers ? Pas de diktat de la part des consultants externes, mais une valorisation de l’expérience de travail du personnel !