STOP aux attaques contre nos services publics ! Organisons la résistance !

En Flandre, après déjà deux ans de restriction budgétaires pour la société de transports en commun De Lijn, 60 millions d’économies sont encore à opérer. Ce que cela signifie concrètement pour les différentes provinces a maintenant été dévoilé, et la riposte doit suivre. Cette austérité implique une sérieuse limitation des services, elle nous conduit tout droit à la destruction pure et simple de la logique de transports en commun au moment même où la rénovation des routes revient de plus en plus chère et où le prix de l’essence monte en flèche. Ironie suprême, la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege (CD&V) vient de déclarer qu’elle voulait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2020 avec un plan basé sur… la mobilité !

A Gand, le service de nuit est pratiquement éliminé et, dans les zones plus rurales, le service est limité aux bus scolaires et aux transports de banlieue (mais il faut avoir un horaire de 9 à 17h pour en profiter !). A Malines, toutes les lignes devront s’arrêter en bordure de la ville, une seule navette assurant ensuite le transport des passagers. A Anvers, c’est jusqu’à 1000 trajets par jour qui disparaissent…

Pour la première fois, le nombre de passagers n’a pas augmenté en 2011, la hausse des coûts n’a donc pas pu être compensée. La société De Lijn est basée sur un modèle de croissance des usagers et, de plus, un certain nombre de compensations (notamment liées à l’augmentation du nombre d’abonnements sociaux) n’a pas été payé par le gouvernement flamand. A cela s’ajoute encore une erreur de calcul pour le coût lié à l’implication d’opérateurs privés : la facture du travail sous-traité n’a pas diminué, mais a augmenté de 6%. La privatisation de la moitié des lignes n’a donc pas entraîné plus d’efficacité, ni même un moindre coût.

La croissance du nombre de passagers a donc été stoppée en 2011, surtout en conséquence des économies antérieures, et les nouvelles ne vont certainement pas rendre les transports en commun plus attractifs. Il faut très probablement s’attendre à une baisse du nombre d’usagers, ce qui sera utilisé comme prétexte pour de nouvelles attaques et ainsi de suite. Cette spirale négative entraîne nos transports publics dans un véritable tourbillon destructeur. Pour avoir de bons services publics, il faut mettre l’argent sur la table, mais ce n’est pas l’option choisie par le gouvernement flamand.

A De Lijn, les syndicats ont un accord pour une sorte de pacte social qui comprend des dispositions locales, la garantie d’un certain revenu et le rejet des licenciements secs. Cet accord ne signifie toutefois pas d’accepter ces économies. Il nous faut organiser une résistance efficace, ce qui nécessite un plan d’action bien élaboré, porté par le personnel et les usagers.

A Anvers, la campagne d’affichage de la CGSP et la pétition du front commun syndical constituent un bon début. En organisant des réunions de travailleurs, le personnel peut être activement impliqué dans la riposte, et l’organisation de comités de quartier peut faire de même pour les voyageurs. Ainsi, à Termonde, un comité d’action a été lancé. Pourquoi les syndicats et le personnel ne soutiendraient- ils pas de telles initiatives, en s’y impliquant si nécessaire ? Obtenir un véritable front uni des usagers et du personnel représenterait une grande force. Nous n’avons rien à attendre des partis traditionnels ou d’organisations comme l’association flamande des usagers de train, de trams et de bus (BTTB) qui ne sont pas fondamentalement opposés aux économies, sauf sur quelques nuances.