article de Myriam Djegham d’ Usagers et Travailleurs pour le Développement de Transport Public
Les travailleurs de la STIB sont partis en grève ce samedi 7 avril suite à l’assassinat d’un de leur collègue durant l’exercice de son travail. Réunis en assemblée le jour même pour interpeller la direction sur les questions de sécurité, les travailleurs ont fait preuve d’une grande maturité. Leur préoccupation première pourrait être résumée par une phrase criée par l’un d’eux « Nous travaillons pour vivre, pas pour mourir ». Ils mettent en évidence les raisons structurelles de la violence dont ils sont victimes. En effet, les causes sont multiples et profondes. Certaines sont directement liées à la gestion de la STIB (Alors qu’il faudrait plus de personnel, les choix budgétaires privilégient le remplacement des hommes par des machines, contribuant à déshumaniser le service public et à isoler les travailleurs. Des moyens utilisés pour contrôler les chauffeurs mais pas pour les protéger,…).
D’autres causes proviennent du (sous-) financement par la région et le fédéral. Et plus globalement, les travailleurs remettent en cause une société qui génère de la violence par l’exclusion, le déterminisme social et l’austérité. Les travailleurs des services publics se retrouvent piégés. Alors qu’ils/elles remplissent une mission importante pour répondre au droit à la mobilité, ils deviennent les représentants d’une politique que ni les travailleurs ni les usagers ne cautionnent, une politique qui utilisent les services publics pour mieux les privatiser et qui accroît les inégalités sociales.
Le problème de la sécurité a souvent été mis en avant par les travailleurs. Comme dans les autres entreprises de transports publics belges. Le tout sécuritaire n’est pas une solution, les travailleurs en sont conscients. Il faut une remise en cause beaucoup plus globale. Pour la mener efficacement, il est essentiel de lutter ensemble, travailleurs et usagers des transports publics, ensemble STIB, SNCB, TEC, De Lijn, pour défendre une autre société qui passe par des services publics de qualité, avec des travailleurs et des usagers fiers d’avoir collectivement extrait de la logique de marché des secteurs essentiels pour toutes et tous.