Le conseil d’administration de la SCNB veut décider le 5 juillet d’un plan d’assainissement proposé par la direction. La direction veut économiser 100 millions d’euros, avec notamment la suppression de 941 trains (pour 64,6 millions d’euros) et la fermeture de 40 arrêts (pour 2,5 millions d’euros). Il s’agit de trains avec peu de voyageurs, mais 25.000 personnes sont concernées.
La SCNB veut atteindre l’équilibre en 2015. 2012 connaîtra encore un déficit de 46,7 millions d’euros. Ces objectifs ne sont pas neufs. Le directeur Marc Descheemaecker affirme que la société de transport compte pour 90% des recettes du Groupe SNCB (vente des billets, subsides publics), 80% des frais provenant d’Infrabel (lignes, énergie, maintenance) et du Holding (personnel, maintenance, informatique).
Nous avons récemment appris qu’Electrabel profite du fait qu’elle est la seule à livrer l’électricité pour les chemins de fer, et fait payer au prix fort. Descheemacker veut des salaires qui ‘‘reflètent les valeurs de marché’’ de la SA Logistics (transport de marchandise) pour tout le personnel. Des salaires déterminés par le marché ne sont pas décidés par des barèmes, mais par la concurrence entre travailleurs… Bref, une attaque contre les salaires et les conditions de travail.
La réponse de la direction de la CGSP se limite à la promesse de faire tous les efforts possibles pour que la décision ne soit prise qu’après l’été, sans plan d’action. Une telle position conduit à de nouvelles attaques. La direction a déjà dit qu’elle ne va pas attendre un accord pour introduire les nouvelles conditions de travail dans la filiale de droit privé !
Les assainissements sont rarement remis en question par les syndicats, qui n’avancent aucune revendication sur les dotations gouvernementales largement insuffisantes. La direction de la SNCB sait d’ailleurs comment gaspiller ses ressources : 210 millions d’euros ont été dépensés pour des consultants externes.
Les assainissements portent sur le transport collectif alors que de plus en plus de moyens vont vers le transport individuel. Les règles fiscales en faveur des voitures d’entreprises coûtent 4,1 milliards d’euros par an à la collectivité (1,2% du PIB !). Une réduction supplémentaire de la SA Logistics (transport de marchandises) peut envoyer chaque jour 80.000 camions en plus sur les routes, ce qui entraînerait une complète congestion routière (en plus de la pollution) mais ça, la direction s’en moque.
La direction veut que l’on ait 67% de passagers en plus en 2025, un total de 350 millions sur base annuelle. Comment pensent-ils réaliser cela avec les économies prévues ? Il est clair que le plan d’assainissement ne s’attaque pas seulement aux travailleurs, mais aussi aux voyageurs. Une résistance commune du personnel et des utilisateurs est nécessaire !