Non aux assainissements dans les transports publics!

Par un chauffeur de bus

Les politiciens traditionnels parlent sans cesse d’environnement et de mobilité. Mais derrière les mots, on étouffe les transports publics. La STIB (à Bruxelles) doit assainir 46 millions d’euros de son budget, De Lijn 51,8 millions d’euros en 2010 et plus encore en 2011 et, au TEC, la dotation du gouvernement wallon a été gelée de 2008 à 2014, ce qui fait que, cette année, il y aura un déficit de 9,9 millions d’euros à éliminer.

Ces économies menacent la prestation de services et augmentent la charge de travail. Dans une interview pour Trends/Tendance, Werner Jacobs, le nouveau directeur financier de De Lijn, a déclaré vouloir éliminer les ‘‘heures creuses’’. Il précise : c’est le temps compris entre les voyages. La direction souhaite donc réduire le temps de repos des chauffeurs au minimum. Mais des chauffeurs qui sont 7, 8 ou 9 heures au volant commencent bien sûr à fumer dans le bus ou à rouler sans tenir compte des limites de vitesses, histoire de se ménager quelques minutes de pause avant le prochain trajet.

En octobre, De Lijn a publié les résultats d’une enquête parmi les voyageurs. Le mécontentement augmente, surtout concernant le manque de ponctualité et le manque de place dans les bus, problèmes que les mesures d’assainissement ne vont faire que renforcer. La réduction du temps de repos entre deux voyages réduit aussi la possibilité de gagner du temps après un retard. En plus, De Lijn limite la fréquence sur certaines lignes. A Gand, le transport est fortement réduit en soirée, tandis que dans d’autres régions, des lignes ‘‘non rentables’’ sont supprimées.

Aux quatre coins du pays, les voyageurs et le personnel sont victimes d’une même logique : il faut riposter dans l’unité. La grève du TEC le 11 octobre dernier était un bon premier pas. Qu’est ce qu’on attend pour organiser une journée nationale de grève avec une grande manifestation pour laquelle les usagers seraient aussi mobilisés ?