Bruxelles : L’Olivier contre la STIB

Le mardi 27 avril, le dépôt Jacques Brel est entré en ‘‘grève sauvage’’, ce qui a perturbé 50% du trafic de la STIB dans le nord et le nord-ouest de la capitale. Le lendemain, une partie des chauffeurs refusaient toujours de retourner au travail. Ces grèves sont liées aux dernières négociations entre les syndicats et la direction de la STB. La direction menace le syndicat de remettre en cause la convention sur les prépensions si elle n’accepte pas la coupe budgétaire de 46 millions pour cette année 2010.

Le gouvernement bruxellois (PS, CDH, Ecolo) a annoncé durant toute la campagne électorale et leur début de mandat qu’il fallait viser à atteindre la gratuité des transports en commun. Pourtant, les deux premières décisions de l’Olivier ont été de continuer l’installation de portiques de sécurité et d’opérer une coupe budgétaire de 46 millions d’Euros à la STIB.

La coupe budgétaire se fera comme suit: 25 millions d’investissements reportés; 11,5 millions dans la diminution de l’offre (suppression de lignes Noctis, limitation de certaines lignes, pas de renforcement de la fréquence aux heures de pointe, augmentation du prix du voyage, etc.) et enfin 5,5 millions sur les coûts salariaux (suppression d’un jour de congé, sous-traitance café/resto, augmentation des cadences, suppression des « heures de chaleurs », etc.)

La meilleure façon de privatiser un service public est de le désinvestir, c’est une méthode que l’ont connaît bien depuis quelques années. Une récente étude – que la direction de la STIB a d’ailleurs tenté de cacher – démontre que l’insatisfaction des usagers a augmenté en 2009. La cote de satisfaction globale des usagers pour 2009 est de 5,5 sur 10. Correspondances, ponctualité, offre en soirée,… dans pratiquement tous les domaines, les scores sont pires qu’en 2008. En 2009, près de la moitié des sondés estimaient qu’avec la STIB, la mobilité avait régressé, sauf concernant le métro. Évidemment, la situation du métro est différente: celui-ci ne semble pas souffrir d’un désengagement, bien au contraire. Depuis quelques années, la STB a chouchouté le métro en aménageant certaines stations, en terminant en vitesse la station gare de l’ouest, en mettant en place la carte MOBIB et en faisant construire des portiques sécuritaires. Le futur est dans le métro selon la direction de la STIB et de la FEB pour leur projet de « metro vision ». On peut imaginer que tous ces frais payés par les contribuables ont comme objectif de transférer le métro dans la sphère privée.

Le gouvernement de ‘‘centre gauche’’ bruxellois se moque de nous lorsqu’il affirme vouloir un transport en commun gratuit alors qu’il autorise la mise en place de portiques qui vont coûter 50 millions d’euros, ou encore qu’il mène des coupes budgétaires qui tuent le service public et remettent en cause les acquis sociaux des travailleurs. Alors qu’ils demandent aux travailleurs de se serrer la ceinture le directeur général Allain Flausch réclame une augmentation se son salaire qui est de 170.000 euro brut par an à un package de 300.000 euros par an. Adelheid Byttebier, la nouvelle présidente du conseil d’administration (Groen!) le soutien dans le journal la capitale en disant que « D’après ce que je vois, il y a des paramètres qui plaident pour une augmentation de salaire. Alain Flausch a réalisé un travail remarquable et il doit rester. » Il est très clair que nous ne devons en aucun cas compter sur ce gouvernement pour parvenir à des transports en commun gratuits, de qualité et qui garantissent réellement la sécurité des usagers. Il suffit simplement de constater qu’alors que les problèmes de pollution augmentent (pensons aux alertes de smog) et que les problèmes de mobilité sont sans cesse plus grands sont à Bruxelles, 46 millions d’euros doivent être épargnés sur le dos des transports en commun. De plus, le métro se dirige peu à peu vers la privatisation. Nous avons grand besoin d’un plan d’action syndical combatif et démocratiquement élaboré afin de combattre ces mesures d’austérité. Si nous ne voyons rien de tel arriver, c’est avant tout parce que la direction syndicale veut protéger ses ‘‘partenaires privilégiés’’ de l’Olivier. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un véritable nouveau parti des travailleurs, un parti pour et par la base des syndicats. Le PSL veut participer à chaque initiative capable de faire avancer cette idée.