Ces dernières semaines, le personnel de la SNCB a protesté contre le manque récurrent de personnel, l’augmentation de la pression au travail et de l’arriéré des jours de congé.
Le nombre de voyageurs a augmenté par rapport à la première moitié de 2005 et le volume traité par le personnel de B-Cargo a lui aussi augmenté, tandis que la productivité s’est accrue de 8,5%.
Au cours des dernières années, le personnel a été réduit de plusieurs milliers d’unités, et il y a même 1000 équivalents temps plein de moins que prévu par l’accord social. Quand bien même la promesse d’engager 2500 cheminots supplémentaires serait tenue, les départs à la retraite ne seraient pas compensés. Pénurie de personnel, encore et toujours…
La procédure de recrutement et les formations exigent de plus un certain temps (de un à deux ans), prendre des jours de congé ou de crédit-temps sera donc encore plus problématique alors que l’arriéré de jours de repos et de compensation s’accumule.
Mais la SNCB a par contre économisé de 40 à 50 millions d’euros sur notre dos en différant les recrutements…
Cet argent revient au personnel, et les syndicats ont exigé compensation. Il y aura finalement deux chèques-cadeaux de 35 euros et une hausse de la valeur des chèques-repas de 0,30 euro. Les chèques-cadeaux sont fiscalement déductibles, et donc en partie financés par nos impôts, la hausse de la valeur du chèque-repas revient, elle, à quelque 60 euros de plus par an et par travailleur. Cela coûtera 2,2 millions d’euros à la SNCB.
On économise aussi sur l’entretien et le remplacement préventif du matériel et des pièces de rechange. Le nombre de trains annulés, 23 par jour en moyenne, a donc augmenté de 20% par rapport à 2004, mais ne sont pas comptés dans les statistiques des retards. Ces dernières servent notamment à déterminer l’augmentation des prix des tickets.
La nouvelle structure de la SNCB est un prélude à la privatisation. Aujourd’hui, 4 entreprises privées transportent déjà des marchandises. Trois entreprises ont introduit une demande et six autres ont fait savoir qu’elles étaient intéressées. Les firmes privées s’occupent des superstructures, de la pose des voies, du nettoyage,… Leur personnel travaille dans des conditions déplorables, voire en intérim. Cela entraînera des atteintes aux statuts du personnel de la SNCB.
Les syndicats ont beau menacer d’actions généralisées, ils ne semblent pas prêts à les organiser. Le sommet syndical a signé l’accord avec la direction sans le soumettre à l’approbation des membres.
Non seulement ce n’est pas démocratique, mais le problème du manque de personnel reste entier.